Au Québec, être soigné est généralement une formalité. Mais pour certains, l’accès universel et gratuit aux soins de santé demeure un concept plutôt qu’une certitude. Portrait d’un quotidien sans carte soleil.
Dans une salle d’attente d’une clinique de Montréal, des gens attendent patiemment qu’on les appelle. La scène est inhabituelle pour eux puisqu’ici, personne ne possède de carte d’assurance maladie. Nous sommes chez Médecins du Monde, une clinique qui prodigue certains soins de santé gratuits à des migrants au statut précaire.
Parmi les patients de cet après-midi de mars, il y a Braulio. D’origine mexicaine, Braulio est sans-papiers et vit en marge de la société depuis plusieurs années. Il est venu à la clinique pour des douleurs aux reins et il a rencontré une travailleuse sociale, puis une infirmière.
Heureusement, son problème était mineur et les professionnels bénévoles de Médecins du Monde ont pu le traiter. Une visite dans une clinique « régulière » ou dans un hôpital lui aurait potentiellement coûté plusieurs centaines de dollars et cette perspective pesait lourd sur ses épaules.
« Je pense beaucoup à ma santé, raconte-t-il. Parfois, je me pose la question : “Si je tombe malade, comment je peux aller à l’hôpital ou aller chez le médecin?’’ Quand je regarde dans ma poche, j’ai 100 $ ou 150 $, ça me sert à rien pour aller chez le médecin. »
Braulio est un demandeur d’asile dont la demande a été refusée en 2009. Les demandeurs d’asile au Canada reçoivent une couverture médicale grâce au Programme fédéral de santé intérimaire. Cette couverture prend fin si la demande est refusée et souvent, des migrants préfèrent vivre dans la clandestinité plutôt que de retourner dans leur pays d’origine. C’est le cas de Braulio, qui était journaliste au Mexique.
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